Calculer son allocation chômage : tout savoir en 4 points

Versée au salarié ayant été privé involontairement de son emploi, les allocations chômage sont accordées au demandeur qui respecte plusieurs conditions. Si ces éléments sont respectés, Pôle emploi procède à un calcul précis en prenant en compte le montant le plus favorable pour le salarié. Une explication de cette méthode de calcul est nécessaire. 

Le présent article est à jour de la dernière réforme sur l’assurance chômage applicable au 1er février 2023.

       

Tout savoir sur comment bénéficier de l’allocation chômage

 

Comment calculer son allocation chômage en 2023 ?

La 1ère étape consiste à : trouver son salaire de référence

Avant de pouvoir trouver son salaire journalier de référence (SJR) et constater le montant de ses allocations chômage, le demandeur devra obtenir dans un premier temps son salaire de référence

Le salaire de référence se trouve en prenant en compte les sommes perçues par le salarié durant son ou ses contrats compris dans la période de référence. La période de référence correspond à la période dite d’affiliation. Cette période est soit de 24 ou de 36 mois, en fonction de l’âge du demandeur. En effet, s’il s’agit d’une personne d’au moins 53 ans, le salaire de référence sera pris en compte sur la période des 36 derniers derniers mois. Il est nécessaire de préciser ici que les éléments de rémunération pris en compte regroupent le total des rémunérations brutes perçues : salaire, prime, avantage en nature etc. 

A titre d’exemple, pour un demandeur de 44 ans qui avait un contrat de travail où il perçevait une rémunération brute de 3 200 euros/mois : Pôle emploi additionnera tous les élements de salaire perçus par ce dernier au cours de 24 derniers mois (24 mois car il a moins de 53 ans). Lorsque ce montant est obtenu, il pourra être divisé par 731 (731 correspond au nombre de jours calendaires à compter du 1er jour du contrat de travail et le dernier jour du dernier contrat durant cette même période).

Dans cet exemple, il s’agira de :

    3 200 x 24 = 76 800 euros (salaire de référence) / 731 (nombre de jours calendaires) = 105,06 euros.

La 2nd étape consiste à : déterminer le salaire journalier de référence

Ce n’est qu’à partir de son salaire journalier de référence (SJR) que le demandeur pourra obtenir le montant de son allocation journalière chômage.

Ici, le demandeur devra prendre son salaire journalier de référence (exemple avec le montant précisé plus haut), et deux calculs pourront être utilisés par Pôle emploi :

  • 1re option : 40% du SJR + une partie fixe de 12,47 euros ajoutée ;
  • 2ème option : 57 % du SJR. 

A cette étape, Pôle emploi appliquera le montant le plus favorable pour le salarié. Enfin, il est aussi nécessaire de savoir qu’un plancher et un plafond devront aussi être respectés. Par ailleurs, un simulateur est disponible sur service-public.fr et sur Pôle-emploi.fr.

La 3ème étape consiste à : prendre en compte la dégressivité à partir du 7ème mois

Concernant le montant de cette allocation, doit être pris en compte le fait qu’il sera fait application du système de dégresivité à compter du 7ème mois pour le demandeur de moins de 57 ans qui dépasse un certain montant.

La dégressivité ne peut être supérieure à 30% de réduction du montant de l’allocation initiale.

La 4ème étape consiste à : prendre en compte les maximums et minimums applicables

Il est nécessaire de préciser ici qu’un minimum et un maximum concernant cette allocation chômage devront être respectés, à savoir :

  • Plancher minimum : 30,42 euros (montant non applicable aux salariés en temps partiel ;
  • Plafond maximum : 75 % du salaire journalier de l’ancien travailleur (256 euros brut maximum par jour).

Nouveauté au 1er février 2023 : Réforme chômage

Attention toutefois aux durées d’indemnisation qui changent pour les demandeurs d’emploi à compter du 1er février 2023. En effet, depuis l’entrée en vigueur de la réforme sur le chômage, les durées d’indemnisation chômage sont réduites de 25 % en cas de conjoncture économique considérée comme bonne (4).

Dans le cas où la conjoncture économique est considérée comme mauvaises, les durées d’indemnisation applicables avant la réforme seront rétablies en fonction de la période d’affiliation du salarié concerné.

Le mode de calcul de l’indemnité ARE reste néanmoins échangé pour les demandeurs.

Bénéficier de l’allocation chômage : découvrez notre dossier complet

 

Comment calculer son chômage après une rupture conventionnelle ?

Qu’il s’agisse d’une rupture conventionnelle, d’un licenciement ou d’une démission légitime par exemple, la méthode de calcul pour obtenir le montant de l’allocation journalière est la même.

En effet, Pôle emploi et l’Unédic (1) n’opère aucune distinction à ce niveau. De ce fait, le mode de rupture ayant conduit un ancien travailleur a bénéficier de l’ARE n’a aucune incidence sur le montant de son allocation journalière.

 

Quel chômage (ARE) pour un salaire de 1500 euros ?

Comme rappelé précedemment, Pôle emploi vérifie si la période minimale de travail (aussi appelée période minimale d’affiliation) est respectée sur une certaine période appelée « période de référence » /« période d’affiliation ». Ainsi, il sera fait application des périodes suivantes, à savoir : 

  • Si le demandeur a moins de 53 ans : Vérification de la période minimale d’affiliation sur les 24 derniers mois ;
  • Si le demandeur a au moins 53 ans : Vérification de la période minimale d’affiliation sur les 36 derniers mois

Dans le cas d’un salarié qui touchait avant son inscription auprès de Pôle emploi 1 500 euros par mois, ce dernier devra tout d’abord : trouver son salaire de référence puis son salaire journalier de référence (Voir développement « Comment calculer son allocation chômage en 2023 ? »).

Ainsi, dans le cas d’un ancien salarié de moins de 53 ans qui touchait chaque mois 1 500 euros net, ce qui équivaut à une rémunération brute de 1 948,05 euros environ (ce montant doit prendre en compte tous les éléments de rémunération perçus chaque mois par le salarié. Ces éléments sont ceux qui auront permis au salarié de cotiser pour son assurance chômage).

Ainsi, pour obtenir le SJR : 1500 x 24 (mois) = 36 000

36 000  / 731 (nombre de jours calendaires) = 49,24 euros*

* Ce montant représente le SJR : salaire journalier de référence du salarié à partir duquel Pôle emploi se basera pour calculer l’allocation journalière de ce dernier. 

A partir de ce SJR (49,24 euros dans cet exemple), Pôle emploi choisi entre deux méthodes de calcul, en déterminant le plus favorable pour le salarié, à savoir :

  • 1ère option : 40% du SJR + une partie fixe de 12,47 euros ajoutée ;
  • 2eme option : 57 % du SJR.

 

Estimation du chômage : les simulateurs

En effet, Pôle emploi (2) et Service public (3) proposent deux simulateurs permettant de calculer, en fonction de la situation du demandeur, le montant de sa future allocation journalière chômage. Il s’agit donc d’une simulation gratuite permettant d’estimer le montant prévisionnel qui sera versé au demandeur.

Il est à noter que les simulateurs sont mis à jour de manière régulière dans la mesure où les règles applicables aux conditions d’octroi de l’ARE changent en fonction de la réglementation en vigueur et des évolutions sociétales.

Retrouvez notre dossier « Bénéficier de l’allocation chômage »

Sources

(1) : Unédic

(2) : « Estimer mes allocations – Perte d’emploi »

(3) : Service public « Estimer le montant de ses allocations chômage

(4) : Décret n° 2022-1374 du 29 octobre 2022 prorogeant temporairement les règles du régime d’assurance chômage

 

 

Photo : Freepik

À propos de l'auteur
Laurie Gomari

Laurie Gomari - Juriste au sein des Éditions Legimedia.

Diplômée d'un Master I en droit social et d'un Master II en GRH Audit social, je suis juriste d'entreprise en droit social au sein des Editions Legimedia. Mes compétences actuelles me permettent de relever différents défis et de répondre aux attentes des clients en matière de règlementation sociale. [...]

À lire dans la catégorie Dossiers de Synthèse
1 décembre 2023

Que choisir entre licenciement économique ou rupture conventionnelle ?

Licenciement économique ou rupture conventionnelle
Lorsqu’une entreprise fait face à des difficultés économiques, elle peut être amenée à négocier une rupture conventionnelle avec le ou les salarié(s) concerné(s) [...]

Lire la suite →

29 novembre 2023

Quelle est la procédure de licenciement à respecter en cas d’inaptitude ?

Quelle est la procédure à respecter en cas de licenciement pour inaptitude ?
Un employeur peut être amené à se séparer d’un salarié pour plusieurs raisons. Le présent article reprend les différentes étapes à respecter lorsqu’il sera question [...]

Lire la suite →

24 novembre 2023

Quelle est la procédure de licenciement pour motif économique ?

Licenciement pour motif économique : quelle procédure ?
Lorsque pour des raisons économiques (baisse de chiffre d’affaires), une cessation d’activité, ou encore, pour des mutations technologiques (introduction d’une [...]

Lire la suite →

7 novembre 2023

Comment se calculent les indemnités de licenciement pour inaptitude ?

Comment se calcule l'indemnité de licenciement pour inaptitude ?
Lorsque la procédure de licenciement pour inaptitude arrive à terme, le salarié doit bénéficier de différentes indemnités pouvant s’avérer complexes à calculer. [...]

Lire la suite →

19 septembre 2023

Quelles sont les 4 étapes d’une procédure de rupture conventionnelle de CDI ?

Quelles sont les 4 étapes d’une procédure de rupture conventionnelle de CDI ?
La rupture conventionnelle individuelle est un mode de rupture spécifique du contrat de travail, résultant d'un commun accord entre l'employeur et le salarié [...]

Lire la suite →

À propos du blog des Éditions Legimedia

Les articles juridiques du blog des Éditions Legimedia sont rédigés en interne par des juristes spécialisés en droit social, après un travail de recherche approfondie, afin de vous apporter des informations claires, à jour des dernières dispositions légales et conformes.

Ce blog propose différentes catégories et thématiques liées à l’actualité du droit du travail et des conventions collectives (champs d’application, salaires, horaires de travail, congés, formation professionnelle, etc.), aux obligations de l’employeur en matière de sécurité et d’affichage, aux registres obligatoires ou encore à la mise en conformité d’une entreprise selon le code du travail.